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Essai presse enrubanneuse La Pöttinger Impress VC 155 Pro s'occupe (presque) de tout

Le combiné presse-enrubanneuse Impress 155 VC Pro confectionne des balles allant de 0,80 à 1,55 m de diamètre grâce à sa chambre variable à trois courroies sans fin.

Présentée lors du salon Agritechnica en 2017, la presse à balles rondes Impress de Pöttinger attire les convoitises par l’originalité de son ameneur rotatif, tournant dans le sens inverse de la marche, mais pas seulement. Le constructeur autrichien automatise presque toutes les opérations de sa machine. Pour vous dévoiler tous ses secrets, nous avons pris les commandes de l’Impress en version combinée presse-enrubanneuse lors de la récolte d’une seconde coupe d’herbe dans la Bresse jurassienne au début du mois de juin.

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Un ameneur rotatif inversé, vous dites ? Oui, vous avez bien lu ! En réalité, sur l’Impress de Pöttinger, le rotor tourne dans le même sens que le pick-up, soit à l'inverse du sens de marche, et guide le flux de fourrage par le haut et non par le bas, contrairement à la plupart de ses concurrents. Pour y parvenir, le constructeur a abaissé l’ameneur afin de générer, selon lui, une alimentation continue et linéaire entre le ramasseur et l’entrée de la récolte dans la chambre. Pour mieux nous rendre compte du fonctionnement de cette presse à balles rondes, la filiale française de Pöttinger nous a donné rendez-vous début juin à la concession Coste, sur sa base de Poligny, dans le Jura. À notre arrivée, la machine trône dans la cour attelée à un Case IH Puma 185 CVX. Ce tracteur, légèrement surdimensionné, était le seul disponible à la concession à ce moment-là. Quoique le Puma, lorsque nous avons poussé son manche à 20 km/h, tirait la langue. Je n’en dis pas plus, nous aurons l’occasion d’en reparler un peu plus tard lors de l’essai au champ. Avant de prendre la route et de se rendre dans la parcelle, à une trentaine de kilomètres, dans la Bresse jurassienne, laissez-moi vous faire les présentations. L’Impress 155 VC Pro, en version Combi, repose sur un double essieu balancier, monté en standard. Elle embarque une chambre variable à trois courroies sans fin, capable de confectionner des balles de 0,80 à 1,55 m de diamètre, derrière laquelle prend place l’enrubanneuse à deux étireurs. Une plateforme assure le transfert de la balle liée sur la table pour y recevoir les couches de film plastique (voir « Le point technique » )

Pour ce chantier, nous avons réglé le diamètre des balles à 1,3 m avec la densité maximale sur les trois zones proposées.
Au travail le chauffeur se concentre sur le terminal couleur qui apporte toutes les informations, dont l’état de fonctionnement de l’Impress.

Un terminal facile à prendre en main

Il est temps de prendre la direction de la parcelle mise à notre disposition par un agriculteur. Sur la route, les grandes roues chaussées de pneumatiques en monte 520/55 R22,5 limitent le ballant et les rebonds de la presse sur les parties bosselées. En arrivant au champ, l’agriculteur a déjà andainé la parcelle avec un double andaineur à dépose latérale. Malgré une seconde coupe – la première ayant eu lieu le 15 avril –, les pluies du mois de mai offrent un bon rendement. La Combi se contrôle intégralement en cabine à l’aide d’un seul terminal couleur tactile Pöttinger Expert 75 ou directement depuis celui du tracteur s’il est compatible Isobus. Ce boîtier repose sur une architecture simple et une arborescence composée de quatre menus. L’un d’eux permet à l’opérateur de paramétrer les réglages de la presse. Nous définissons le liage sur 2,5 tours de filet et six couches de film pour l’enrubanneuse. L’agriculteur utilise une dérouleuse pour alimenter ses vaches allaitantes et souhaite des balles denses d’un diamètre de 130 cm. Le terminal propose trois niveaux de densité selon trois diamètres différents. Nous enregistrons la densité maximale. En quelques minutes, la machine est réglée. La navigation dans le boîtier est très simple, et les pictogrammes clairs et précis. Nous revenons au menu « Work » qui représente l’écran de travail, avec un affichage de la presse dans son ensemble, guidant le chauffeur tout au long de la confection de la botte. Avant de lancer la prise de force au régime de 1 000 tr/min, nous descendons de la cabine pour activer le sélecteur des 16 couteaux à l’aide d’une clé sur le côté droit de la machine. Ainsi réglée, la barre de coupe offre une coupe théorique de 72 mm, contre 36 mm si les 32 lames étaient engagées. L’introduction des couteaux dans l’ameneur se gère depuis le terminal, un indicateur confirmant leur activation.

L’ameneur rotatif, de 650 mm de diamètre, tourne dans le même sens que le pick-up, gavé par les doubles vis de recentrage de chaque côté.

 

Armé du sélecteur de 16 couteaux, l’Impress offre une coupe théorique de 72 mm, contre 36 mm lorsque les 32 lames sont intégrées dans l’ameneur.
Les couteaux réversibles offrent une coupes nette et franche du flux de récolte.
Une allure de 12 km/h semble être le bon compromis dans notre parcelle pour une alimentation de l’enrubanneuse en phase avec la presse.

La presse vous guide

Au travail, la presse avale aisément les andains à une allure de 10 km/h pour entamer la parcelle. Dans la partie basse de l’écran, des flèches indiquent le niveau et l’homogénéité de remplissage de la chambre. Un premier signal sonore retentit lorsque la balle atteint 80 % de son diamètre maximal, puis un second lorsqu’elle est complète. Une fois tous les réglages adéquats après la réalisation de quelques balles, nous passons en mode « auto », schématisé par un pictogramme vert en haut de l’écran. Dans cette configuration, l’Impress se charge de tout, hormis de l’arrêt du tracteur lorsque la chambre est pleine. La porte s’ouvre et se referme toute seule, de même que le transfert de la balle et le démarrage de l’enrubannage. C’est assez bluffant ! Le chauffeur peut alors se concentrer sur la surveillance de sa machine en gardant simplement un œil sur l’écran qui l’informe des différents cycles réalisés. Le terminal devient la mire de l’agriculteur. En cas de problème, ce dernier peut reprendre à tout moment les commandes. Pour des raisons de sécurité, un double-clic sur le bouton de l’opération à relancer reste obligatoire après un arrêt. À l’ouverture de la porte, la balle tombe sur une plateforme de transfert animée par un seul vérin qui, après un mouvement de translation arrière, bascule la balle sur la table. Une caméra permet au chauffeur de surveiller à distance l’enrubanneuse. Pour décharger la balle protégée de son film, la table bascule hydrauliquement en arrière.

La porte de la chambre variable de l’Impress s’ouvre en moins de quatre secondes, libérant la balle sur la plateforme de transfert.
Environ trente secondes sont nécessaires aux deux étireurs pour déposer les six couches de film autour la balle de 1,3 m.

Une balle enrubannée à la minute

En matière de débit de chantier, à une vitesse supérieure à 12 km/h, il faut moins de vingt secondes pour remplir la chambre. Compter cinq à six de plus pour lier la balle. La porte s’ouvre en moins de quatre secondes, et sept de plus sont nécessaires pour transférer la balle sur la table avant que la porte ne se referme. La dépose des six couches de film prend le même temps que la confection et le liage de la balle, ce qui offre un bon compromis pour libérer la table et accueillir la balle suivante. Pöttinger apporte des réglages complémentaires, à l’image de l’effacement automatique des couteaux lors du remplissage des dix derniers centimètres de la conception de balle. Nous avons désactivé cette fonction afin de conserver une coupe intégrale sur tout le diamètre de la balle. À la fin de notre parcelle de 3 ha, le double compteur affichait 39 balles pressées et autant d’enrubannées. Un menu dans le boîtier permet à un entrepreneur de créer aisément jusqu’à vingt fiches clients. À l’heure du bilan de cet essai, le constructeur autrichien semble avoir bien pensé son combiné de presse-enrubanneuse, malgré son arrivée sur le marché après la concurrence. Nous avons poussé l’ensemble à 20 km/h, sans trop de souci hormis le manque de puissance à cette allure. L’Impress avale le fourrage avec une facilité déconcertante. Mais rien ne sert de courir car, derrière, l’enrubanneuse doit faire le travail.

Le combiné presse-enrubanneuse Impress 155 VC Pro confectionne des balles allant de 0,80 à 1,55 m de diamètre grâce à sa chambre variable à trois courroies sans fin.

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